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Nouriel Roubini, l’homme qui avait prédit la crise...

En 2006, Nouriel Roubini avait prédit que les Etats-Unis risquaient d’être frappés par une grave récession, des déclarations qui avaient fait sourire à l’époque. Deux ans plus tard, plus personne ne rit, ainsi que l’a constaté le New York Times...


Le 7 septembre 2006, Nouriel Roubini, professeur d’économie à l’université de New York, évoque devant une assemblée d’économistes au Fonds Monétaire International qu’une crise est sur le point de se produire. Selon lui, dans « les mois et les années à venir, les Etats-Unis risquaient de connaître une grave récession » s’articulant autour des points suivants : Des propriétaires incapables d’honorer leurs engagements et des milliards de dollars de titres adossés aux crédits hypothécaires entraînant la paralysie du système financier. Ces faits, avait poursuivi l’économiste, conduiraient à la faillite de Hedge Funds, de banques d’investissements, ou d’autres institutions financières majeures comme Fannie Mae et Freddie Mac.

Evidemment, le public s’était montré sceptique, voire moqueur. Le modérateur de la conférence invita les participants à siroter un verre en oubliant ces propos alarmistes.

Mais à l’été 2007, les prédictions de Roubini commençaient à se réaliser et lorsqu’il retourna devant le FMI en septembre 2007, plus personne ne se gaussait. « Ces propos semblaient être ceux d’un fou en 2006 » a déclaré au New York Times Prakash Loungani, économiste au FMI, qui avait invité Roubini à plusieurs reprises. « Mais il était devenu un prophète quand il est revenu faire une conférence au FMI en 2007 » a-t-il ajouté.

En février 2008, alors que bon nombre d’analystes pensaient que le gros de la tempête était passé, Roubini faisait encore partie de ceux qui affirmaient qu’au moins une grosse banque d’investissement allait tomber. Six semaines plus tard, Bear Stearns sombrait. Même après l’intervention et l’aide de la FED à certaines banques d’investissements et maisons de courtages, Roubini a collé à son scénario pessimiste en disant que la faillite d’une grande banque régionale ou nationale pourrait entraîner la panique chez les épargnants.

Tous les scénarios qu’il a prédit ne se sont pas encore réalisés, voire ne se réaliseront jamais, mais la faillite récente de la banque californienne IndyMac a une fois de plus attiré l’attention sur lui...

A la suite de ses prédictions, Roubini, économiste respecté dans son milieu, mais guère connu, est devenu une figure publique du débat sur la politique économique aux Etats-Unis. Le comité des relations étrangères du congrès ou le World Economic Forum ont émis le désir de l’entendre, les gouverneurs de banques centrales et les ministres des finances de pays européens et asiatiques recherchent maintenant ses conseils. A 50 ans, c’est peut-être le début de la gloire pour cet économiste docteur en économie de Harvard, qui réfute le qualificatif de « pessimiste » que lui attribue le New York Times. L’économiste Jeffrey Sachs est flatteur au sujet de son collègue : « un mix de compétences qu’on retrouve rarement packagées chez une seule personne »...

Pour Roubini, la meilleure façon de combattre la crise est de la reconnaître. Lorsque Jim Nussle, directeur du budget de la Maison-blanche déclarait le mois dernier que « la nation avait évité la récession », Roubini s’est montré incrédule. « Nous sommes en récession et le nier est un non-sens » a-t-il confié au New York Times.

Il a approuvé l’action de la FED lors de la chute de Bear Stearns, et selon lui, soit le gouvernement américain cautionne plus de 1000 milliards de dollars de crédits hypothécaires à hauts risques, soit les banques ou les institutions qui les détiennent, ainsi que les produits dérivés qui y sont liés, vont couler. « Il faut nationaliser soit les banques, soit les crédits hypothécaires ».

Evaluant le coût de la crise des subprimes, il estime qu’il se situera autour de 1000 à 1500 milliards de dollars, soit bien plus que les 300 milliards de dollars d’aide mis sur la table par un plan du congrès américain. Il ajoute que la crise des subprimes n’est que le reflet d’une crise qui touche en réalité tous les types de crédit (étudiants, prêts aux entreprises, prêts servant à financer les LBO, prêts aux logements, prêts automobiles) qui ont le même défaut : celui d’avoir été mal ficelés, mal montés, mal garantis, mal évalués...Nous avons un système financier de type « subprime ». Selon lui, un tiers des banques régionales aux Etats-Unis ne survivront pas.

Ces milliards de dollars de perte iront s’ajouter à un déficit fédéral colossal déjà immense et il faudra bien quelqu’un pour financer tout ça : « Les plus grands financiers des Etats-Unis sont la Chine, la Russsie et les Etats du golfe. Ce sont nos rivaux, pas nos alliés ».

Les Etats-Unis sortiront certainement de la crise, prédit Roudini, « mais ils dépendront de la gentillesse des étrangers », ce qu’il voit comme un possible début « de la fin de l’empire américain ».

Au sujet des 2 dernières banques d’investissement encore indépendantes, Goldman Sachs et Morgan Stanley, il prédit la fin de leur business modèle, et les voit s’adosser à des banques de dépôts ou faire faillite, comme Merrill Lynch et Lehman Brothers...

Paul Monthe, Next Finance, le 18 septembre 2008
www.next-finance.fr

Mardi 23 Septembre 2008




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