On oublie un acteur dans cette tragicomédie : l’Etat. Car c’est lui qui se sert en premier, et de la plus grosse part. On connaît ce chiffre : la somme des valeurs ajoutées au niveau d’un pays c’est le «PIB», et la somme des impôts, cotisations et taxes se mesure par le «taux de prélèvement obligatoire» (Etat + prestations sociales + collectivités locales) et il s’élève à 44%.
Donc le scénario est le suivant : l’Etat commence par se servir de presque la moitié des richesses crées en France, et ensuite les entreprises font ce qu’elles peuvent pour payer leurs salariés, continuer d’investir pour maintenir leur compétitivité puis, éventuellement, elles rémunèrent leurs actionnaires qui arrivent, on le voit, en fin de course.
Car les polémiques sur les «supers profits» de Total ou de quelques autres sociétés du CAC40 ne doivent pas masquer le fait que le tissu économique de la France est constitué de PME dont la rentabilité est faible. Et, toute choses égales par ailleurs, faire pencher la balance du côté des salariés au détriment des entreprises conduirait automatiquement à des licenciements et à des fermetures d’entreprises.
La solution pour augmenter le pouvoir d’achat, ainsi que la compétitivité des entreprises (qui en ont bien besoin), est donc très simple : il faut baisser les prélèvements publics. L’Etat doit moins dépenser, obliger les collectivités locales à être plus économes, et mieux gérer les prestations sociales. Et avec la crise actuelle et l’explosion de la dette publique, cela devient urgent.
Bizarrement, comme pour éviter que l’on se rende compte du poids déterminant de la dépense publique, les statistiques officielles de l’Insee sur le partage de la valeur ajoutée ne distinguent pas l’Etat en tant que tel mais mélangent maladroitement et de façon artificielle les impôts entre le capital et le travail (cf l’article de Wikipedia «Le partage de la valeur ajoutée»). Comme s’il fallait rester dans une opposition frontale entre les salariés et les patrons sans s’interroger sur la place de l’Etat… A-t-on peur que les Français comprennent vraiment les termes du débat ?
Philippe Herlin
Chercheur en finance
www.philippeherlin.com
Donc le scénario est le suivant : l’Etat commence par se servir de presque la moitié des richesses crées en France, et ensuite les entreprises font ce qu’elles peuvent pour payer leurs salariés, continuer d’investir pour maintenir leur compétitivité puis, éventuellement, elles rémunèrent leurs actionnaires qui arrivent, on le voit, en fin de course.
Car les polémiques sur les «supers profits» de Total ou de quelques autres sociétés du CAC40 ne doivent pas masquer le fait que le tissu économique de la France est constitué de PME dont la rentabilité est faible. Et, toute choses égales par ailleurs, faire pencher la balance du côté des salariés au détriment des entreprises conduirait automatiquement à des licenciements et à des fermetures d’entreprises.
La solution pour augmenter le pouvoir d’achat, ainsi que la compétitivité des entreprises (qui en ont bien besoin), est donc très simple : il faut baisser les prélèvements publics. L’Etat doit moins dépenser, obliger les collectivités locales à être plus économes, et mieux gérer les prestations sociales. Et avec la crise actuelle et l’explosion de la dette publique, cela devient urgent.
Bizarrement, comme pour éviter que l’on se rende compte du poids déterminant de la dépense publique, les statistiques officielles de l’Insee sur le partage de la valeur ajoutée ne distinguent pas l’Etat en tant que tel mais mélangent maladroitement et de façon artificielle les impôts entre le capital et le travail (cf l’article de Wikipedia «Le partage de la valeur ajoutée»). Comme s’il fallait rester dans une opposition frontale entre les salariés et les patrons sans s’interroger sur la place de l’Etat… A-t-on peur que les Français comprennent vraiment les termes du débat ?
Philippe Herlin
Chercheur en finance
www.philippeherlin.com
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